Prière du Dauphin
Je nageais sur ta planète déjà bien avant tes ancêtres,
Nous étions des
milliers, des milliards,
Nous parcourions sans danger des centaines de
kilomètres,
Et le soir venu, jouions dans la lumière des
phares,
Aujourd’hui vous venez dans notre monde sous marin,
Et vous y
êtes les bienvenus,
Mais respectez notre espace et nos coins,
Avant que
nous ayons complètement disparus,
Je ne veux pas périr dans vos
filets,
M’étouffant ,me blessant dans ses mailles,
Ces filets qui ne me
sont point destinés,
Mais je me meurs dans ses entrailles,
Lorsque
j’aperçoit un bateau je veux remonter et sourire,
Je sais de ma beauté
apaiser les cœurs,
Mais le danger guette et je préfère m’enfuir,
Vos yeux
me cherchent et je deviens que rumeur,
Ne jetez pas vos déchets dans ma
demeure,
Ce sac plastique parfois pris pour un poisson,
Pour beaucoup
d’entre nous fait sonner le glas de la dernière heure,
Une mort douloureuse
et lente, d’une fin sans pardon,
Cessez vos pêches abondantes dans la
mer !
Certains d’entre nous meurent de faim,
Moi je ne puis venir chasser
sur vos terres,
Avant l’océan de poissons était plein,
Evacuez vos
liquides visqueux et noirs sur vos contrées,
Ma belle robe grise est sale et
je manque d’air,
Nous mourrons indéniablement étouffés,
Tout ceci n’est
pas juste, tout ceci n’est pas faire,
Ne me capturez pas pour nager dans
un bassin,
Juste pour le plaisir des yeux,
Ma robe se fane avec l’eau
chloré, mon monde est salin,
Sans ma famille je pleure et meurs à petit
feu,
Vous voyez bien !!!
Je ne fais que mourir,
Laissez moi en paix
avec les miens,
Et je serais là dans l’océan pour te secourir,
C’est
bien beau de me présenter,
Sur tous supports inimaginables,
Symbole
d’intelligence et de paix,
Vous m’admirez mais de respect vous êtes
incapables,
En votre présence ma race exterminée,
Lorsque je ne serais
plus là,
Ne pleurez pas sur mon sort,
Cela voudra dire que j’ai perdu ce
combat,
Que la bêtise humaine m’a conduit à la mort,
Ne me cultivés
pas en captivité,
Je guiderais enjôlé vos bateaux,
Que dans les mers je
saurais vous émerveiller,
Dans la détresse je vous prendrais sur mon
dos,
Sans me poser de questions je vous sauverais,
Ceci est ma
prière,
Nous sommes dignes et pleins d’allégresse,
Ecoutez moi là bas sur
vos terres,
Ces paroles simples emplis de sagesse,
Avant que nos histoires
à vos petits enfants deviennent que mots amères,
Avant que notre
existence ne devienne un mirage,
Pour toute la vie marine ,mon cousin le
Lamentin,
Je fais passer ce message,
Si chacun y mets un peu du
sien,
Nous survivrons de ce carnage,
Et éviter le mot …FIN,
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De ma vie de dauphin.